Albus Dumbledore : humour, doutes, scepticité et paradoxes

La plus grande anormalité que j'ai remarquée dans le comportement de Dumbledore est sa façon de voir les choses pour empêcher Voldemort d'accéder à la Pierre philosophale, dans le tome 1. Il était l'auteur d'une idée remarquablement remarquable : grâce au Miroir du Riséd, il faisait en sorte que seul quelqu'un qui veut s'emparer de la Pierre et non s'en servir pouvait la retrouver dans sa poche. De cette façon, Voldemort ou Quirrell ne pouvaient absolument pas s'en emparer mais quelqu'un comme Harry, si. Dans ce cas, pourquoi a-t-il discrétement aidé Harry à devancer Voldemort ? Il risquait d'une part de le tuer par les dangereux obstacles qu'il avait demandé à certains professeurs de mettre sur le chemin qui mène à la Pierre, et d'autre part de permettre à Voldemort de se servir de Harry comme intermédiaire pour s'emparer de la Pierre avant de le tuer. En faisant ça, il donnait délibérément une chance à son ennemi d'accéder à l'immortalité. Car, à moins qu'il ait des dons de voyance où qu'il ait fait un petit voyage dans le temps, ce qui m'étonnerait, il ne pouvait pas devenir que Harry, Ron et Hermione allaient avoir tellement de chance qu'ils seraient capables de surmonter toutes les épreuves et d'en sortir vivant, et encore moi que Harry détruirait Voldemort.
A la fin du livre, Harry sait pourquoi son directeur tant apprécié l'a envoyé tout droit vers le danger : il voulait tout simplement lui laisser l'opportunité d'affronter Voldemort face à face
Quand même, n'est-ce pas un risque un peu grand qu'il a pris là ? Les conséquences auraient pu être dramatiques : mort de trois élèves de Poudlard, immortalité de Lord Voldemort. Dumbledore aurait mieux fait d'empêcher Harry de se rendre là-bas plutôt que de l'y encourager. Mieux, s'il voulait achever celui qui le craint, il aurait mieux fait d'aller lui même là-bas plutot que de laisser des apprentis sorciers s'en occuper pendant que le Seigneur des Ténèbres courrait sous son nez dans son école et que lui s'en doutait.
Et ce n'est pas tout : le Miroir du Riséd a été rajouté après les autres épreuves : il était auparavant dans une salle de classe abandonnée. Pourquoi ce besoin soudain d'une protection supplémentaire ? Parce que les autres n'étaient pas assez efficaces ! La preuve : trois élèves de première année ont réussi sans difficultés à les passer. Mais ce qui est incompréhensible, c'est que Dumbledore se soit donné tout ce mal pour protéger la Pierre via le miroir et qu'il annule toute cette magie en laissant Harry aller là-bas, où Voldemort pouvait sans difficulté se servir de lui pour avoir l'elixir de longue vie... ce qu'il a d'ailleurs tenté de faire.

Conclusion : Un vraiment drôle de personnage, ce Dumbledore... Certains ont raison de penser qu'il est cinglé !

Le Miroir du Rised n'as pas été ajouté parce qu'il fallait une protection supplémentaire mais parce que c'était le dernier obstacle à installer avant de mettre la pierre, selon moi elle n'y était pas avant. Pour son aide à Harry, je crois que tu as oublié son plus gros défaut : Dumbledore a toujours trop confiance en les autres ce qu'il amène, comme dans ce cas là à "oublier" le danger.

- J'ai reçu par hibou une brochure du ministère de la Magie à propos des mesures de sécurité que nous devrions tous prendre contre les Mangemorts...
-Oui, moi aussi, j'en ai reçu une, dit Dumbledore, toujours souriant. Elle t'a semblé utile ?
-Pas vraiment.
-C'est ce que je pense. Tu ne m'as pas demandé, par exemple, quelle est la confiture que je préfère, afin de vérifier que je suis bien le professeur Dumbledore et non un imposteur.
-Je n'ai pas..., commença Harry, sans très bien savoir si c'était ou non un reproche.
-Pour que tu le saches à l'avenir, je te signale que c'est la confiture de framboises... mais bien sûr, si j'était un Mangemort, j'aurais cherché quelle était ma confiture préférée avant de me faire passer pour moi.
-Heu... en effet, dit Harry.

Sacré Dumbledore !!! Tu nous manqueras.

C'est fou ça : en une seule scène de même pas deux pages, on se pose plein de questions sur Dumbledore. Il s'agit de la scène du Miroir du Rised dans la salle de classe abandonnée, dans le tome 1. Harry est en pleine contemplation de lui et de ses parents quand il entend la voix de Dumbledore lui dire "Alors, Harry, tu es encore là ?". En se retournant, il voit que son directeur n'a aucune intention de lui mettre une retenue pour s'être baladé en pleine nuit dans le château et laisse entendre qu'il l'avait déjà vu avec Ron à cet endroit la nuit dernière et qu'il sait donc ce que chacun a vu dans le Miroir : lui n'a pas besoin de cape pour se rendre invisible. Il laisse Harry deviner le fonctionnement du Miroir et lui demande de ne jamais essayer de le trouver quand il sera transporté ailleurs, et le moment vient où la curiosité du jeune Potter le pousse à demander à Dumbledore ce que lui voit quand il regarde dans le Miroir. Dumbledore répond qu'il se voit avec une bonne paire de chaussettes à la main car les gens s'obstinent à lui offrir des livres.

Les questions qu'on se pose :
- Comment Dumbledore fasait-il pour se rendre invisible ?
- Dumbledore attendait-il dans la salle du Miroir ou est-il passé par là, l'a vu et a décidé d'entrer ?
- Comment se fait-il que la veille, il soit tombé sur Harry et Ron précisément au moment où il se dirigeaient vers la salle ? Que pouvait-il faire à se balader loin de son bureau à ce moment-là ? N'avait-il pas un autre moyen de savoir que quelqu'un était à cet endroit là ? Si oui, lequel ?
- Dumbledore a donné des indications à Harry dans sa quête qui consistait à empêcher Voldemort de s'emparer de la Pierre philosophale en le laissant deviner, notamment, le fonctionnement du Miroir : il s'est rendu en pleine nuit dans la salle de classe abandeonnée exprès pour ça. Dans ce cas, pourquoi lui avoir demandé de ne jamais essayer de retrouver le Miroir ?
- Ce n'était pas un peu lâche et indiscret de devenir invisible dans la salle du Miroir pour écouter tranquillement la conversation privée entre Harry et Ron ?
- Qui peut bien offrir des livres à Dumbledore ?
- Est-ce vrai que Dumbledore se voyait avec une paire de chaussettes à la main quand il se regardait dans le Miroir ou disait-il cela pour plaisanter et ne pas répondre à la question indiscrète de Harry ?
Si c'est vrai, on pense tout de suite aux elfes de maison qui ont besoin de vêtements pour être libérés ; de plus, Dumbledore a toujours reconnu le droit des elfes de maison. Mais au point que les libérer aurait été son voeu le plus cher... et il n'avait certainement pas besoin qu'on lui offre des chaussettes pour cela.
Sinon, je serais curieux de savoir ce que voyait réellement Dumbledore quand il se regardait dans le Miroir...

Autant de questions auxquelles, Dumbledore mort, on n'aura sans doute jamais de réponse... d'où le côté mystérieux du personnage.

Dans cette scène, j'ai également relevé une phrase de Dumbledore qui est bien trouvée : lorque Harry, gêné d'être découvert, dit qu'il n'avait pas vu Dumbledore, celui-ci lui répond en souriant :
"On dirait que l'invisibilité te rend myope."

Après que Harry ait fait le rêve dans lequel il était dans la peau d'un serpent :

"Dumbledore se précipita ensuite vers l'un des fragiles instruments d'argent dont Harry avait toujours ignoré la fonction et l'apporta sur son bureau. Il s'assit de nouveau face à eux puis le tapota doucement du bout de sa baguette magique.
Dans un tintement, l'instrument s'anima aussitôt en produisant un cliquetis régulier. De petites bouffées de fumée vert pâle s'échappèrent d'un minuscule tube d'argent, situé en haut de l'appareil. Dumbledore examina attentivement la fumée, le front plissé. Quelques secondes plus tard, les petites bouffées se transformèrent en un jet régulier qui s'épaissit et s'enroula en spirale... Une tête de serpent, la gueule grande ouverte, apparut à l'extrémité de la volute. [...]
- Naturellement, naturellement, murmura Dumbledore pour lui-même.
Il continuait d'observer le jet de fumée sans manifester la moindre surprise.
- Mais séparés dans leur essence ?
Harry n'avait aucune idée de ce que signifiait cette question. Le serpent de fumée, cependant, se divisa, instantanément en deux autres serpents qui ondulèrent et s'enroulèrent sur eux-mêmes dans la pénombre. Avec une expression de sombre satisfaction, Dumbledore tapota à nouveau l'instrument..."

Qu'est-ce que ça signifie ? On n'a aucune explication sur cette scène par la suite.

Harry n'a pas prévenu les Dursley de la venue de Dumbledore.
Vernon : "Qui diable peut bien passer nous voir à cette heure-ci ?"
La porte s'ouvre sur Dumbledore.
Dumbledore : "Bonsoir. Vous devez être Mr Dursley. J'imagine que Harry vous a prévenu que je venais le chercher ?"
Plus loin, aimablement : "A en juger par votre expression de franche incrédulité, Harry ne vous a pas averti de mon arrivée. Mais faisons comme si vous m'aviez chaleureusement invité à entrer chez vous. Il n'est guère prudent de s'attarder sur le seuil d'une maison en ces temps troublés.
Ma dernière visite remonte à bien longtemps. Vos agapanthes sont magnifiques, je dois le reconnaître."
Arrivée de Harry.
Vernon, d'un ton où l'impolitesse menace chaque mot : "Je ne voudrais pas paraître impoli..."
Dumbledore, avec gravité : "Malheureusement, l'impolitesse accidentelle se manifeste à une fréquence alarmante. Et dans ces cas-là, mon cher monsieur, il vaut mieux ne rien dire du tout. Ah, voici sans doute Pétunia."
Présentation avec Pétunia et Dudley.
"Nous pourrions peut-être supposer que vous m'avez invité à m'asseoir dans votre salon ?" Dumbledore prend place confortablement.
Harry : "Nous... nous ne partons pas, monsieur ?"
Dumbledore : "Si, bien sûr, mais il y a deverses choses dont nous devons d'abord parler. Et je préférerais ne pas le faire dehors. Nous allons donc abuser encore un peu de l'hospitalité de ton oncle."
Vernon : "Ah, vous croyez ça ?"
Par magie, Dumbledore installe les trois Dursley éberlués sur un canapé.
"Autant être confortablement installés."
Plus tard, à Vernon : "Je pensais que vous alliez me proposer des rafraîchissements, mais d'après ce que j'ai pu observer jusqu'à présent, il me semble que ce serait d'un optimisme proche de la sottise."
Il fait apparaître par magie le meilleur hydromel de Mme Rosmerta. Harry le soupçonne de bien s'amuser. Il lui explique un tas de choses, notamment le contenu du testament de Sirius, ne prêtant aucune attention aux Dursley. Les verres pleins des Dursley deviennent fous et versent leur contenu sur les moldus.
Vernon : "Allez-vous nous débarrasser de ces fichus objets ?"
Dumbledore, courtois, faisant disparaître les verres : "Oh, je suis désolé. Mais il aurait été plus poli de les boire, voyez-vous."
Dumbledore fait venir l'elfe de maison Kreattur dans le salon propret des Dursley ! Puis il explique aux parents terrifiés qu'il est très déçu de l'éducation qu'ils ont donné à Harry et il sous-entend délibérément qu'ils ont maltraité Dudley, avant de dire aimablement "A la prochaine fois" aux Dursley qui espèrent que cette prochaine fois n'arrivera jamais.
Franchissant la porte :
"A présent, Harry, sortons dans la nuit noire à la poursuite de cette fantasque tentatrice, l'avenure."

Une scène très drôle et vraiment bien écrité, reflétant superbement le côté espiègle et farceur du plus grand sorcier du monde.

Tome 1, extraits du chapitre 7 : le Choixpeau magique

Albus Dumbledore s'était levé, le visage rayonnant, les bras largement ouverts. On aurait dit que rien ne pouvait lui faire davantage plaisir que de voir tous les élèves rassemblés devant lui.
- Bienvenue, dit-il. Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant que le banquet ne commence, je voudrais vous dire quelques mots. Les voici : Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! Je vous remercie !
Et il se rassit tantout le monde applaudissait avec des cris de joie. Harry se demanda s'il fallait rire ou pas.
- Il est... un peu fou, non ? demanda-t-il timidement à Percy.
- Fou ? dit Percy d'un ton léger. C'est un génie ! Le plus grand sorcier du monde ! Mais tu as raison, il est un peu fou.

[...]

(après que les élèves aient chanté l'hymne de Poudlard, orchestrés par Dumbledore)
- Ah, la musique, dit-il en s'essuyant les yeux. Elle est plusmagique que tout ce que nous pourrons jamais faire dans cette école. Et maintenant, au lit. Allez, tout le monde dehors.




(Dumbledore est venu rendre visite à Harry à l'infirmerie)

"Quelques cadeaux de la part de tes amis et admirateurs. Ce qui s'est passé dans les sous-sols du château, entre Quirrell est toi, est unsecret absolu, par conséquent, toute l'école est au courant. Je crois que ce sont tes amis Fred et George Weasley qui t'ont envoyé un siège de toilettes en pensant que ça t'amuserait. Mais Madame Pomfresh a trouvé que ce ne serait peut-être pas très hygiénique et elle l'a confisqué."

[...]

"- Nomme toujours les choses par leur nom. La peur d'un nom ne fait qu'accroître la peur de la chose elle-même."

[...]

"La vérité, soupira Dumbledore. Elle est toujours belle et terrible, c'est pourquoi il faut l'aborder avec beaucoup de précautions. Mais je veux bien répondre à tes questions, sauf si j'ai de bonnes raisons de ne pas le faire, auquel cas, je te demande de me pardonner. Mais bien sûr, je ne te mentirai pas."

[...]

"Comment se fait-il que la Pierre soit passée du miroir dans ma poche ?
- Je suis content que tu m'aies posé cette question. C'était une de mes idées les plus brillantes, ce qui n'est pas peu dire, entre nous... Seul quelqu'un qui désirait trouver la Pierre - la trouver, pas s'en servir - pourrait la prendre, les autres ne verraient que leur reflet fabriquer de l'or et boire l'élixir de longue vie. Mon intelligence me surprend moi-même, parfois... Et maintenant, assez de questions. Si tu entamais ces friandises ? Ah, les Dragées surprises de Berthie Crochue ! Un jour, quand j'étais jeune, j'en ai trouvé une qui avait le goût de poubelle. Depuis, j'ai peur d'en manger, mais toi, ne t'en prive surtour pas ! Enfin, je pense que ne risque rien avec un caramel
Il sourit et mit la dragée d'un brun doré dans sa bouche. Puis il se mit à tousser.
- Quelle horreur ! De la cire pour les oreilles !"

[...]

(discours de fin d'année)

"Une autre année se termine, dit joyeusement Dumbledore, et je vais encore vous importuner avec des bavardages de vieillard avant que que nous entamions enfin ce délicieux festin. Quelle année ! Fort heureusement, vos têtes sont un peu plus remplies qu'auparavant... et vous avez tout l'été pour les vider à nouveau en attendant le début de l'année prochaine..."